COMMUNIQUÉ MMS: A Propos Du Sondage Sur Le Foulard À L’Université

Alors que le combat pour les libertés individuelles connaît chez nous un véritable regain et bien des tabous ont été levés pour que l’éventail des libertés revendiquées ne cesse de s’élargir en France et en Europe, un nouveau sondage portant sur le port du foulard à l’Université vient de remettre à l’affiche le débat politique sur l’identité nationale.

Ce débat prend désormais un virage dangereux et nous inquiète en tant que  citoyens de confession musulmane.

La vision ouverte et pluraliste de la société française que nous défendons et soutenons  subit les foudres conjuguées de deux courants en rupture avec les grandes orientations républicaines de la France.

D’un côté, une vision «nationaliste conservatrice et islamophobe» voit la France d’aujourd’hui comme ayant trop concédé à la diversité culturelle.

Le respect des cultures minoritaires, une laïcité plus  ouverte, des pratiques d’accommodement raisonnable mettraient en péril une culture française authentique, éclipsant la mémoire de la majorité des français, qualifiés de « souche ».

De l’autre côté, une vision stricte de la laïcité récuse les manifestations religieuses ostentatoires dans la sphère publique. Elle entend renvoyer le religieux hors de l’espace public, au nom cette fois d’une conception de la société qui limite tout signe d’allégeance religieuse au seul espace privé.

Ces deux courants, a priori différents, se rejoignent d’abord dans une même attitude d’intransigeance envers l’Islam, exigeant de toutes celles et ceux qui s’y rattachent de se plier à une vision de la société française qu’ils n’auraient pas contribué à forger.

Ils se rencontrent ensuite dans l’invocation d’une pseudo incompatibilité de l’Islam avec les valeurs de la démocratie et de la république dans notre pays.

Mais il existe une autre vision de notre société, plus tolérante et surtout plus dynamique dans sa conception des rapports sociaux. Elle correspond mieux aux exigences de la France moderne que la majorité des républicains authentiques et sincères défendent.

En tant que musulmans de France, nous appelons, au nom de Mosquées et musulmans solidaires de France, tous les citoyens à défendre énergiquement le respect de nos lois et de nos institutions républicaines, tout en exigeant la levée de tous les obstacles qui empêchent la légitime et pleine participation, de la composante nationale musulmane, à la vie politique, sociale et économique de notre pays.

Pour nous, le respect et la reconnaissance de la diversité ne signifie pas qu’il faille tolérer des pratiques religieuses extrémistes, ni que la société française doive être conçue comme la juxtaposition de communautés repliées sur elles-mêmes.

Au contraire, nous nous inscrivons dans la logique des valeurs démocratiques.

Dans cet esprit, le rôle de l’État consiste à élaborer les normes collectives indépendamment des groupes religieux ou de conviction.

Conformément à la Constitution, il doit exercer sa neutralité en s’abstenant de favoriser ou de gêner, directement ou indirectement, une religion ou une conception séculière de l’existence, dans les limites du bien commun.

Cette orientation politique répond à l’exigence de protéger la liberté de conscience et sa libre expression, de même que l’égalité des citoyens. Cela signifie que les droits civiques et politiques ne sont pas conditionnels à l’abdication des croyances et des pratiques de ceux qui les expriment.

Or, depuis les dernières élections présidentielles, un discours politique néfaste prône l’idée que l’appartenance religieuse à l’Islam,  exprimée publiquement, serait préjudiciable à l’identité nationale.

Cette attitude dangereuse pour la démocratie en France s’appuie sur une argumentation juridique fallacieuse pour interdire, en réalité, la manifestation de l’adhésion religieuse à l’Islam dans la sphère publique ainsi que les demandes d’accommodement pour motif religieux.

Pour nous, une telle interdiction aurait un effet discriminatoire, car elle ne viserait que les croyants appartenant aux seules religions comportant des prescriptions vestimentaires ou alimentaires. Mais surtout, elle serait disproportionnée par rapport aux objectifs, notamment la neutralité des services publics, encadrée par la laïcité.

Cette neutralité institutionnelle exige que les normes collectives soient appliquées de manière impartiale, quels que soient le sexe, l’origine ethnique ou l’appartenance religieuse.

En revanche, l’interdiction de signes religieux peut être justifiée si ceux-ci entraînent un dysfonctionnement du service, un problème de sécurité, un traitement discriminatoire à l’égard d’autres personnes ou encore, s’ils donnent lieu à un prosélytisme. La laïcité s’impose à l’État, non aux individus.

Elle devrait une fois pour toutes être comprise non comme un athéisme militant, une hostilité déclarée aux croyances religieuses, mais bien au contraire comme un devoir fait à l’État d’être le garant et le protecteur du libre exercice des croyances dans leur diversité, et également de la non croyance.

Pour nous, toute atteinte à ce libre exercice, toute pratique et tout discours de haine à son encontre devront être sanctionnés par la loi.

Une fois ce principe imposé à tous, la laïcité devient l’affaire de tous, croyants ou non, partageant l’aspiration à vivre ensemble en paix dans une société française garantissant les mêmes droits et libertés à l’ensemble des citoyens, quelles que soient leurs confessions religieuses ou leurs convictions philosophiques.

Elle consolidera aux yeux de tous les citoyens, sans faux-fuyants, la nécessaire séparation du religieux et du politique, et donc celle de la nature même de l’État.

Contrairement aux affirmations politiques et médiatiques simplistes, cette idée a toujours été défendue et illustrée, et continue à l’être, par des penseurs musulmans, en France et ailleurs dans le monde musulman.

Tout cela nous permet d’affirmer que l’Islam n’est  ni incompatible avec la laïcité ni avec la démocratie.

Pour toutes ces raisons, nous soutiendrons politiquement  toute attitude ou prise de position publique dont l’objectif est une recherche constante et sincère d’un équilibre social et culturel qui honore la France car il demeure la condition d’un authentique vivre-ensemble pour tous ses citoyens.

Mahjoub BENTEBRIA                                                   Kamel KABTANE

Coordinateurs de 

Mosquées et Musulmans solidaires
Coordination de Mosquées et Musulmans solidaires

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